Paris est la ville de l'amour, de la lumière, et de la splendeur. Elle est une ville pleine de contradictions, de quartiers contrastés, riche de sa diversité. Elle est, surtout, une ville d'inspiration, une qui fascine ses visiteurs pendant toute l'année. Explorons le capital de la France par sa culture, sa nourriture, sa langue, ses monuments, ses backstreets, et ses personnes.

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假如你有幸 年轻时在巴黎生活过
那么你此后一生中 不论去到哪里
她都与你同在
因为
巴黎 是一席流动的飨宴

——【美】海明威


Wednesday, September 23, 2009

巴黎地图集 Paris Map Collection

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愉快的旅行,路线很重要。你需要一张合适的地图。

应该说,有了互联网和Google Map之后, 一切都简单方便了许多。

这里Vulcanus附上几张特别的地图,主要是给没有来过巴黎的朋友们一点基本的概念,日后浏览本博客时可能遇到的巴黎景点和地址也可有所参考 :

Map1: The best on-line map for Paris visitors in my eyes. 链接如下:

对于一个外国游客来说真的不错。 简明实用,配图丰富。
几乎是我所见到的最好的网上巴黎地图。

Map 2:简单。清楚地呈现巴黎的20个行政区如何由内向外以顺时针方向呈蜗牛状排列。





















Map3:给愛骑自行车的朋友们的巴黎地图。Paris en Vélo.
推荐巴黎街边到处可见的城市租车服务Vélib, 网点众多,随用随还,相当方便。
不过在巴黎骑车一定要注意安全,因为往往没有单独的自行车道。(点击看大图)

Map4:古老。1871年普法战争时期普鲁士人绘制的巴黎地图。仅供欣赏。(点击看大图)

Monday, September 21, 2009

海明威的巴黎 (2) : Se promener à Paris sur les pas d’Hemingway

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周末有空的话,踏着海明威的足迹在巴黎漫步吧。
具体路线如下(法文)。
该路线结束于位于在巴黎歌剧院广场的CAFE DE LA PAIX(和平咖啡馆)。海明威就是在那里庆祝了他在巴黎的第一个新年之夜。当时他不巧竟然忘了钱包没法付账。年轻的作家于是飞奔回到他在塞纳河对岸的酒店去取钱,留下他的夫人在那里窘迫而乖巧的面对侍者灿烂的笑容。

Suivre Hemingway dans ses premières années à Paris est passionnant à plus d’un titre : Paris a fait de lui un écrivain. Ses années parisiennes sont le récit d’un apprentissage qu’il va idéaliser dans Paris est une fête (The Moveable feast) à la fin des années 1950, d’une façon telle que chacun de nous peut se reconnaître dans ce jeune homme d’une vingtaine d’années à peine qui débarque à Paris pour devenir célèbre, Hem est impressionnant aussi par son avidité, sa capacité et sa rapidité à apprendre des autres : que ce soit le français ou l’argot parisien, ou l’art d’écrire, il côtoie à Paris les écrivains les plus célèbres de sa génération : Joyce, Fitzgerald, et tous les écrivains de la Lost generation, il est impressionnant par sa capacité à transformer la réalité et à se créer différents personnages : le poète, le turfiste, le super-reporter, le vétéran de guerre, le boxeur aguerri, le grand voyageur européen et surtout l’écrivain apprenti, laborieux et pauvre, qui s’habille avec une chemise de marin et un pantalon d’ouvrier, ses pérégrinations dans Paris sont nombreuses et faciles à situer, de la rive gauche à la rive droite.

ETAPE 1 : HOTEL JACOB, 44 RUE JACOB

Paris voit naître l’écrivain Hemingway entre son arrivée en décembre 1921 et 1923-24.
A la fois, cela aurait pu se produire ailleurs qu’à Paris : c’est l’époque où Hem se concentre à plein dans l’écriture, il maîtrise déjà son style de "journaliste menteur" (nous y reviendrons).
A la fois, cela n’a pu se produire qu’à Paris : il se fond ici dans une communauté de personnes qui vont l’aider à progresser : principalement Sylvia Beach, Ezra Pound et Gertrude Stein, en lui proposant des lectures nouvelles, en le faisant étudier et travailler son style.

Hem, reporter pour le Toronto Star jusqu’en 1923, arrive à l’hôtel Jacob le 22 décembre 1921 avec sa femme Hadley, qui parle français. Ils ont débarqué à Cherbourg le 21 décembre. L’écrivain Sherwood Anderson leur a conseillé de venir ici pour progresser dans l’écriture et rencontrer de grands écrivains. Il leur a confié des lettres d’introduction pour Sylvia Beach, Gertrude Stein, Ezra Pound, etc. et leur a indiqué les bonnes adresses de la capitale (en particulier le Dôme et les cafés de Montparnasse).

Hem a fait un court séjour à Paris en 1918, à la fin de la guerre à laquelle il a participé comme ambulancier. Hadley est venue à Paris en 1910.

La France est le pays de cocagne des Américains dans les années 1920 : la vie n’est pas chère pour qui a des dollars ; il n’y a pas de prohibition sur l’alcool ; les moeurs sont plus libres.
Leur chambre à l’hôtel Jacob coûte 30 dollars par mois. Les revenus des placements boursiers de Hadley s’élèvent à 3000 dollars par mois. Ils sont calculé qu’avec moins de 3 dollars par jour, ils pouvaient dormir, manger, se déplacer et aller au spectacle.

Ernest ne connaît rien de Paris ; il ne parle pas un mot de français. En s’aidant d’un guide historique de Paris, des talents d’interprète de Hadley et de ses propres dons pour observer et enjoliver la réalité, il va pourtant écrire au bout de quelques jours des articles qui vont le faire passer pour un spécialiste de la vie parisienne et de la France. Ses différents reportages en Europe sur des questions politiques, sociales ou économiques, vont également le former à grande vitesse.

ETAPE 2 : SHAKESPEARE & COMPANY, 12 RUE DE L’ODEON

Ernest et Hadley y entrent pour la première fois le 28 décembre 1921, toujours sur recommandation de Sherwood Anderson. La librairie est installée ici depuis l’été 1921. Sylvia Beach l’a créée en novembre 1919 tout près, au 8 rue Dupuytren, puis est venue s’agrandir ici. En décembre 1921, elle est, avec James Joyce, en pleine correction des derniers chapitres d’Ulysse qu’elle va publier en février 1922.

Entre 1921 et 1936, Sylvia Beach habite 18 rue de l’Odéon avec Adrienne Monnier, qui a ouvert pendant la première guerre une autre librairie, Aux Amis des livres, au 7 rue de l’Odéon, presque en face.

Hem emprunte ou achète des livres (il en possède 450 chez lui en 1928 lorsqu’il quitte Paris). Il découvre Tourguéniev, D. H. Lawrence, Tolstoï, Dostoievsky, TS Eliot, Joyce - dont il va lire toute l’oeuvre en 1922-23 (Pound lui conseillera aussi de lire Flaubert et Stendhal, et Henry James, dont Hemingway apprendra tout l’art des dialogues, qui consiste à exprimer des sentiments non pas dans les paroles, mais dans les non-dits). Ses modèles étaient Hem jusqu’alors Kipling, O. Henry, Sherwood Anderson et les feuilletons du Saturday Evening Post. Chez Shakespeare & Co, l trouve également la presse anglophone. Hadley est également une grande consommatrice, car Ernest la laisse souvent seule lorsqu’il voyage en Italie, en Espagne, en Allemagne ou ailleurs en Europe (le Toronto Star voulait aussi l’envoyer dans la Russie des soviets, mais il n’ira finalement pas, sans doute devant le refus d’Hadley de rester seule plusieurs semaines). Sylvia est le carrefour de la Lost generation dans les années 1920. Elle servira aussi de banque, de boite postale, de garderie pour les Hemingway.

Shakespeare & Co vend en 1924 seulement 24 exemplaires de In our time, son second ouvrage publié au printemps 1924. Hem écrit à ses amis que le livre se vend vite !

ETAPE 3 : GERTRUDE STEIN, 27 RUE DE FLEURUS

La première visite des Hemingway date du 8 mars 1922 (après avoir visité les Pound à la mi-février). Malgré les louanges que lui en a faites Sherwood Anderson, Hem est a priori sceptique sur les qualités littéraires de Gertrude. Il l’abordera d’abord avec respect puis avec condescendance, comme à l’égard de la plupart des écrivains qu’il côtoiera et jugera comme des êtres passifs, Hem lui-même ne voulant pas être considéré comme un écrivain, mais comme un homme d’action : un explorateur, un chasseur, un sportif.

Gertrude Stein occupe ici avec son amie Alice Toklas un bel appartement décoré par des toiles de Picasso, Matisse, Masson, Cézanne… et reçoit chaque jour à partir de 17 heures (surtout avant-guerre).

Alors que Pound, qui habite 70 bis rue Notre-Dame-des-Champs, apprend à Hem à travailler et retravailler ses textes et à utiliser les symboles, Stein lui enseigne plutôt l’écriture automatique. Hem n’en retiendra que ce qu’il veut mais, pour la première fois, décortiquera son propre style et celui des autres. Elle appelle Pound un "explicateur de village". Lui la nomme un "vieux bac de tripes".

Ce qui fera rapidement le style Hemingway, c’est sa faculté de mêler des observations brutes, qu’il a notées sur le vif en bon journaliste, et de la pure invention. Que ce soit dans ses romans, dans ses articles ou ses courriers, il est incapable de décrire des faits sans les transformer. Il dit lui-même que les meilleurs écrivains sont des menteurs.

Stein invente traite un jour Hem et ses pairs de "Generation perdue", signifiant par là une génération dont l’éducation a été sacrifiée par la guerre, et qui gâche sa vie dans l’alcool et la paresse. D’autres, comme Harold Loeb, entendront par cette expression une génération déracinée spirituellement et physiquement, mais pleine d’espoir et d’énergie.

ETAPE 4 : 74 RUE DU CARDINAL LEMOINE

C’est l’adresse des Hemingway entre le 9 janvier 1922 et août 1923, pour un loyer de 60 dollars par mois, au 3e étage, comme indiqué sur la plaque apposée sur la façade (le "4e" pour les Américains).

Quatre mois auparavant, la famille Joyce a quitté l’appartement du 71 rue du Cardinal Lemoine prêté par Valery Larbaud.

L’appartement du 74 se compose de deux pièces et d’une petite cuisine, dans laquelle Hadley installe un piano loué. Le quartier est très populaire. Un bal musette occupe le rez-de-chaussée. Hem aime y recevoir ses amis écrivains et leur montrer comme il est pauvre (alors que les revenus d’Hadley leur permettraient de louer un plus bel appartement).

Pendant l’été 1922, il écrit la nouvelle My Old man, qui est une histoire de courses de chevaux truquées. Son 1er poème publié l’est en juin 1922 par la revue The Double Dealer, après un 1er refus en mars de la plus grande revue littéraire américaine, The Dial, qui avait profondément vexé Hemingway. La revue Poetry publiera bientôt ces poèmes refusés par The Dial. Son premier ouvrage publié l’est à l’été 1923 : Three stories & ten poems (qui comprend la nouvelle My Old man, en français Mon Vieux, publiée dans le recueil de nouvelles 50 000 dollars) et In our time en 1924, tout cela grâce à Pound.

Les Hemingway quittent cet appartement en août 1923 pour aller au Canada, à la fois parce qu’Ernest doit travailler sur place pour le Toronto Star, et parce qu’Hadley doit accoucher d’un fils, arrivé "par accident". Hadley et Ernest s’éloigneront l’un de l’autre à part de 1925.

ETAPE 5 : LE CAFE DE LA PAIX, 5 PLACE DE L’OPERA

Le Café de la Paix reçoit la visite des Hemingway le soir de Noël 1921. Ils veulent fêter leur premier réveillon à Paris… et n’ont pas de quoi payer toute la note du dîner ! Ernest court alors à l’hôtel Jacob chercher ce qui manque, pendant qu’Hadley l’attend sagement à table, la mine déconfite.

Plus tard, Le Café de la paix sera une halte fréquente de Hem sur son chemin vers la Guaranty Trust Company (1 rue des Italiens), qui est son adresse postale à partir de 1926, où, également, il dépose et retire de l’argent.

Aujourd’hui, le prix d’un café y est supérieur au prix d’un roman de Hem (en édition de poche).

Sunday, September 20, 2009

可惜乎?可怜乎?奶太賤!La Grève du Lait

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还记得多年以前,學習某政治課程,談到資本主義的罪惡事實:当不可避免的經濟危機來臨時,多少多少万加侖的牛奶被迫倒入密西西比河。。。那種氣勢讓年少且喝奶不多的我印象深刻。

9月18日持续了近一周的法国奶农抗议奶價過低活动达到高潮。(右图为抗议的奶牛来到巴黎市中心,背后金色建筑为荣军院。)

当日,法国各地的奶农同时展开“白色日”行动,把近400万升鲜奶泼到了田里。大致可以給中國第一大城市上海每戶人家發一升了(按戶均4口人算)。

考慮到咱們還在為放心奶問題發愁,這樣的浪費做法實在是罪過。

但是別忘了,農民兄弟不分中外,都是屬于最幸苦最痛苦的一個社會階層之一。早晚起早摸黑的到頭來虧本經營,可憐!牛奶賣不到好價錢,甚至就是不賣,也得給奶牛擠奶(奶牛能憋著不擠嗎?You tell me)。 “Les éleveurs réclament un prix minimum compris entre 350 et 400 euros les 1.000 litres, contre 260 à 280 euros actuellement en France.” 也就是法國鮮奶的出場價現在大約僅為0.27歐元一升!


官方說今年夏季,法国鲜奶价格比去年同期下跌了近20%(我倒沒察覺,估計利潤都讓超市賺了),而各种生产资料和人工成本却居高不下。欧盟去年底决定逐渐提高并于2014年完全取消鲜奶生产配额,这意味着欧盟鲜奶产量将进一步扩大,从而给价格带来更大下行压力。

廢話少說,善良的人們您要是现在在法国那就多喝點奶吧。真的不贵,超市里0.7-1.5欧元1大公升吧。

Saturday, September 19, 2009

海明威的巴黎 Hemingway découvre Paris (1921-1926)

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“If you are lucky enough to have lived in Paris as a young man, then wherever you go for the rest of your life, it stays with you, for all of Paris is a moveable feast.”
----Ernest Hemingway (1950)
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Aujourd’hui encore, Paris est une fête (The Moveable Feast) est un best-seller pour les anglophones qui débarquent dans la capitale. Ce petit livre raconte les années 1921-26 d’Ernest et Hadley Hemingway dans le Paris de la "Lost generation".

Il n’est ni exhaustif ni tout à fait respectueux de la vérité des faits, mais le parfum qui s’en dégage explique son succès. Le grand Hem l’a écrit quarante ans après les faits. C’est son seul ouvrage autobiographique, et il a choisi ces années parisiennes non seulement en hommage à la ville qui a fait de lui un auteur célèbre, mais aussi car elle est le cadre d’un bonheur qu’il n’a jamais retrouvé dans ses vies ultérieures, bonheur qui se résume à trois choses : la faim, l’écriture et l’amour pour Hadley, la préférée de ses femmes.

Promenons-nous donc dans les lieux qui ont vu passer le jeune couple au début des années 1920, et où l’on peut encore croiser Sylvia Beach, la famille Joyce, les Fitzgerald, Gertrude Stein, les Pound, Ford Madox Ford et quelques autres.

1) Premier arrêt devant l’hôtel Jacob, 44 rue Jacob. Ernest et Hadley débarquent ici (alors hôtel Jacob et d’Angleterre) le 20 décembre 1921 avant de migrer en janvier suivant 74 rue du Cardinal Lemoine. Sherwood Anderson a occupé une chambre de l’hôtel en 1921 et le leur a recommandé pour le bon rapport qualité/prix… et le fait qu’il est constamment rempli d’américains. D’autres américains y ont aussi séjourné plus tôt : Benjamin Franklin en 1783 (en pleines négociations de l’Indépendance américaine), Washington Irving vers 1805. Ernest est reporter pour le journal canadien Toronto Star. Il écrit ce qu’il veut, quand il veut ; le journal accepte tout. Cependant, c’est plutôt le patrimoine d’Hadley qui leur procure des ressources stables. Lorsqu’ils s’installent rue Jacob fin 1921, Hadley connaît bien le français, qu’elle a appris plusieurs années. Ernest va l’apprendre peu à peu à la lecture des journaux et en tendant l’oreille dans la rue.

2) Tout près, le restaurant Michaud s’appelle maintenant Comptoir des Saints-Pères, au coin de la rue Jacob et de la rue des Saints-Pères. L’accueil y est chaleureux, et les prix très abordables. La famille Joyce, venant du 9 rue de l’université à quelques mètres, s’y rendait régulièrement au début des années 1920 (précisons que Ulysse, le grand œuvre de Joyce, est édité en anglais pour la première fois par Sylvia Beach, 12 rue de l’Odéon, en février 1922). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Joyce ne vivaient pas dans la misère… et Michaud n’était pas le restaurant de ceux qui n’ont pas le sou. Au contraire, ses menus étaient assez chers. Dans Paris est une fête, Hemingway raconte y être venu avec Hadley après qu’ils aient gagné aux courses. Lewis Galantière, un hôte de l’hôtel Jacob, les y invite la première fois en janvier 1922. Ernest y reviendra beaucoup plus tard (sans doute en 1929) avec Fitzgerald, ce qui donne lieu - selon la version de Hem ; Fitz ne la contredit pas : il est mort à l’heure où paraît le livre - à un curieux épisode raconté dans le chapitre "Une question de taille". Aujourd’hui, le restaurant conserve de cette époque ses plafonds et son magnifique comptoir. On imagine sans mal les Joyce attablés, dos au mur.

3) À quelques mètres, 9 rue de l’Université (aujourd’hui l’hôtel Lenox), James Joyce séjourne en juillet et novembre 1920, puis en 1921 et 1922. "Jésus mélancolique" (tel que le surnomment Sylvia Beach et Adrienne Monnier) passe au total une vingtaine d’années dans la capitale.
4) Le restaurant Le Pré aux clercs, à l’angle de la rue Bonaparte et de la rue Jacob, a également été fréquenté par les Hemingway.

5) Au 8 Rue Dupuytren, Sylvia Beach ouvre en novembre 1919 Shakespeare and Company , la première librairie-bibliothèque anglaise de Paris. L’été 1921, elle s’agrandit en s’installant un peu plus loin, rue de l’Odéon.

6) Au 7 rue de l’Odéon, La Maison des Amis des livres déploie ses activités entre la première guerre et 1955, sous l’impulsion d’Adrienne Monnier. La librairie-bibliothèque est un lieu de lecture publique où des auteurs viennent lire des œuvres récentes ou des manuscrits inédits. Elle voit passer et repasser Apollinaire, Valéry et Valery (Paul et Larbaud), Gide, Jules Romain, Fargue, Claudel, Prévert, etc. Breton y rencontre Aragon. Hemingway y croise Gide et Romains mais apprécie davantage Jean Prévost, écrivain-boxeur comme lui et collaborateur de la revue d’Adrienne.

7) À droite de la porte du 12 rue de l’Odéon (plaque), Sylvia Beach ouvre l’été 1921 Shakespeare and Company , venant de la rue Dupuytren. Dans les colonnes du théâtre de l’Odéon en haut de la rue, elle aime reconnaître le style colonial des maisons de Princeton, sa ville d’origine dans le New Jersey. Hemingway, contrairement à ce qu’il décrit dans Paris est une fête, se rend à la librairie fin décembre 1921, à peine arrivé dans la capitale. C’est LE point de ralliement des américains de Paris. Sans Shakespeare and Co, y aurait-il eu une Lost Generation ? Sylvia, par son hospitalité, son intérêt pour les jeunes auteurs et par la richesse du fonds de sa librairie, est le centre de la vie culturelle anglo-saxonne dans la capitale. Son meilleur client est Hem, qui vient presque quotidiennement et utilise comme d’autres cette adresse comme boîte postale, bureau, organisme de prêt… et garderie lorsqu’il dépose dans un coin son fils Bumby, né fin 1923, pendant qu’il dépouille les journaux. Il découvre ici les auteurs russes, Flaubert, Stendhal… Sylvia est la seule femme avec qui il ne se fâchera jamais. Une célèbre photo le montre devant la librairie, en mars 1928, la tête bandée parce qu’il vient de recevoir sa chasse d’eau sur la tête. Si Adrienne Monnier publie en 1926 la première nouvelle d’Hemingway parue en français, Sylvia Beach édite l’Ulysse de Joyce en 1922 (sur du mauvais papier et avec plein de fautes de typographie, mais quand même). Hemingway participe à la promotion de l’ouvrage. Impressionné par Joyce, symbole pour lui comme pour d’autres de l’artiste exilé se consacrant tout entier à son œuvre, Hemingway finira par trouver que Joyce est surtout un bon créateur de procédés littéraires. Puis la librairie est durement touchée par la crise des années 1930 et le départ de nombreux américains de Paris. Parce qu’elle a refusé de servir un officier allemand, Sylvia est contrainte de fermer ses portes pendant l’Occupation. Internée en camp pendant six mois en 1942 après l’entrée en guerre des Etats-Unis, elle ne réouvrira pas Shakespeare and Co. Elle décède en 1962 dans son appartement au-dessus de la librairie.

8) Entre 1921 et 1936, elle occupe avec Adrienne Monnier le 5e étage du 18 rue de l’Odéon. Monnier fait ici des dîners au poulet dont les invités sont Hemingway, Fitzgerald, Joyce, André Chamson, etc. C’est ici que Fitzgerald rencontre Joyce le 27 juin 1928. Le 26 août 1944, au lendemain de l’entrée des alliés dans Paris, Hemingway, alors reporter du magazine Collier’s, débarque rue de l’Odéon après avoir « libéré » le bar de l’hôtel Ritz. Il est armé, contrairement aux recommandations de la Convention de Genève qui interdisent le port d’armes aux correspondants de guerre. Il vole à la rencontre de Sylvia qui a rejoint le 18 rue de l’Odéon depuis sa cachette du 93 boulevard Saint-Michel - avant d’aller débusquer quelques tireurs nazis embusqués sur les toits. Il éprouve certainement une grande fierté de "libérer" ainsi la ville à qui il doit sa renommée.

9) Hadley, Ernest et leur fils habitent en 1924-26 au second étage du 113 (à l’emplacement du 115 actuel) rue Notre-Dame-des-Champs, jusqu’à ce qu’Ernest s’amourache de Pauline Pfeiffer. La maison a été détruite depuis. On peut encore - pendant les heures ouvrables - prendre au n°110 le raccourci (décrit dans Paris est une fête) que les Hemingway empruntent à travers la boulangerie pour rejoindre le boulevard du Montparnasse et un de leurs restaurants favoris, Le Nègre de Toulouse, situé alors au 159 du boulevard et que Hem « libèrera » en août 1944, en même temps que Lipp et le bar du Ritz.

10) Un autre habitant de la rue Notre-Dame-des-Champs est Ford Madox Ford, qui demeure au 84. À La Closerie des Lilas toute proche, il lui arrive de croiser Hemingway qui aime s’y retirer pour écrire Le Soleil se lève aussi, loin du Dôme et du Select et aussi des cris de Bumby et du bruit de la scierie de la rue Notre-Dame-des-Champs. Mais les deux hommes ne s’apprécient plus tellement.
11) Lorsque Ezra et Dorothy Pound arrivent à Paris pour échapper à la médiocrité de la vie intellectuelle anglaise, ils occupent au rez-de-chaussée sur cour du 70 bis rue Notre-Dame-des-Champs un pauvre studio, entre 1921 et 1924. Hemingway apprend à Pound à boxer, en échange de quoi Pound lui apprend à écrire. Ernest et Hadley viennent souvent prendre le thé ici en 1922. Grâce à Pound, Hemingway commence à travailler à la Transatlantic Review avec Ford. Outre Joyce, E. E. Cummings et T. S. Eliot, Pound se lie aussi avec Cocteau, les surréalistes, Fernand Léger, Cendrars… Les Pound migrent en Italie en 1924, pour s’éloigner de la Lost Generation qui commence à les décevoir beaucoup. Les Hemingway auraient dû alors occuper leur studio, mais comme le concierge refuse de les laisser entrer, ils emménagent finalement au 113.

Tuesday, September 15, 2009

巴黎这边:开博小语

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Paris -
巴黎。

艺术之都。光之城市。

Vulcanus来到巴黎整整九年了。对这个城市的喜爱从未消退过一分。有时候想到有朝一日可能离去,对她的眷恋反而日益更深。

硬汉海明威曾经写道:

假如你有幸年轻时在巴黎生活过
那么你此后一生中不论去到哪里
她都与你同在
因为 巴黎是一席流动的飨宴


我庆幸自己是许许多多在这里生活过的一个。我是一个游子,但在巴黎这边我已不再是一个游客。虽然,生活在这里,我每天都还在继续发现我的巴黎。

不论你身在何处,不论你是否来过巴黎,请允许我欢迎你在这个博客一同分享这个伟大的城市。
搜集实用信息也好,纯粹抒情消遣也罢,且让我们一起打量、记录巴黎这边的人和事。

Paris par ici, s'il vous plaît.


Vulcanus, 巴黎飞鸿
2009年9月6日


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